La semaine dernière, une maman bienveillante que j’appellerai Maryne (prénom fictif), m’a écrit sur Facebook pour me poser cette belle question: que peut-on faire pour aider nos unschoolers lorsqu’ils manquent de motivation et de confiance en eux?

J’ai commencé à lui répondre et je me suis vite rendu compte que ma réponse allait être très longue et que j’aimerais plus de détails. Maryne a accepté de me donner plus de détails que voici et de les partager avec vous.

Bonjour Julie,

Alors, je t'explique un peu notre situation, du mieux que je le peux. Nous avons donc une fille unique de 9 ans, en pleine crise pubère. Nous avons justement rencontré une coach familiale dernièrement pour nous aider à mettre de l'ordre dans notre harmonie familiale, parce que ça brasse pas mal. Nous avions misé sur le unschooling, en pensant que ce serait parfait pour notre enfant qui aime être libre et qui déteste l'autorité. Selon la coach, nous avons fait erreur. Notre Angélie (prénom fictif) a une forte tendance à fuir tout ce qui demande un effort, même ses émotions désagréables, et à être dans l'opposition dès qu'elle est contrariée. Si ce n'est pas dans le plaisir, elle fuit ou elle s'oppose fortement par de la colère pouvant mener même à de la violence. La coach nous a donc fortement conseillé de revenir à une éducation où existe un cadre rigide, avec des obligations « désagréables », comme faire des exercices dans des cahiers ou à l'ordinateur au niveau scolaire.

Pourquoi je te raconte tout ça? C'est que la motivation de Angélie s'arrête dès qu'il y a un effort, une contrainte. En tout cas, selon mon regard de maman. Par exemple, elle est très difficile au niveau de l'alimentation. Il y a plusieurs semaines, elle me dit qu'elle aimerait avoir du granola pour déjeuner. Je lui dis : « Bonne idée! Trouve-moi une recette et nous la ferons ensemble. » Ladite recette n'est toujours pas trouvée... Un autre exemple. Elle nous mentionne à plusieurs reprises qu'elle aimerait apprendre la programmation. Je saute sur l'occasion, fais des recherches et je trouve un site où elle peut l'apprendre de façon ludique, interagir avec d'autres jeunes, partager et regarder leurs créations. Bref, cela semble super selon moi. Et elle n'a même pas osé prendre connaissance du site. Elle raconte par contre à tout le monde qu'elle veut devenir programmeuse plus tard, sans jamais l'avoir testée.

Il y a une chose dans laquelle elle a persévéré et c'est le karaté. Elle vise la plus haute ceinture, la noire! Il a fallu la pousser par contre, même si c'est elle qui nous a demandé de l'inscrire et qu'elle adore ça. Nous avons dû l'obliger plusieurs soirs à aller à son cours.

Nous avions des problèmes de comportement lorsqu'elle était à l'école puisqu'elle y était malheureuse. Elle a vécu de l'intimidation, une prof qui criait après ses élèves et qui a fait un burnout, et plein d'autres trucs. Nous l'avons sortie de l'école. Nous avons eu une période de déscolarisation d'environ 6 mois. Et par la suite, nous avons tenté plusieurs façons de faire l'école maison, dont le unschooling. Mais aucune n'a fonctionné, probablement par mon manque de confiance en moi et en mon enfant.

Elle a aussi une tendance à être dépendante : aux écrans, à la lecture,... La fuite, comme dirait notre coach. Nous devons restreindre le temps d'écran puisqu'elle peut y passer plusieurs heures par jour et avoir les mêmes symptômes qu'une droguée (agressivité, devenir associable, refuse de s'alimenter...). Avec la lecture c'est moins pire, mais nous devons tout de même mettre des restrictions sinon nous avons droit à des crises de colère ou d'opposition.

Angélie est une jeune fille très expressive, toujours prête à rencontrer des gens, dialogue énormément, aime rire, jouer. Elle peut être un vrai rayon de soleil. Mais elle refuse la majorité du temps de s'impliquer dans la vie familiale. Même si on lui explique que si elle nous aide, nous aurons plus de temps à lui consacrer, elle préfère refuser à nous aider. Nous devons l'obliger. L'autonomie n'est pas gagnée. Elle est aussi assez colérique, comme je le mentionnais plus haut. Quand on lui demande pourquoi elle est si en colère, elle nous répond qu'elle ne le sait pas. Nous tentons pourtant d'être bienveillants dans notre approche. L'estime d'elle-même en prend donc un coup. Elle se trouve « conne », pour reprendre ses mots, de se fâcher pour des riens. Une crise de colère peut prendre forme tout simplement parce qu'on lui demande de se brosser les dents.

Voilà d'où vient mon inquiétude quant à sa confiance et sa motivation. Une éducation autoritaire et rigide était loin dans mon esprit quand je pensais à ma petite famille d'école maison. Mais je ne sais plus quoi penser. Je vois les enfants unschoolers qui élaborent mille et un projets, qui semblent s'épanouir pleinement. Et quand je regarde ma fille, j'ai peur d'avoir gaffé en la retirant de l'école.

Ouf, c'est une longue réponse. 😅😅

Chère Maryne,

Si tu viens vers moi, je présume que tu as comme moi des valeurs de bienveillance. Tu souhaites une relation harmonieuse avec ton enfant qui va favoriser son épanouissement. Tu l’écris ici: « Une éducation autoritaire et rigide était loin dans mon esprit quand je pensais à ma petite famille d'école maison. » Je te réponds en toute humilité, je n’ai pas la seule et la bonne réponse. Remets toujours en question ce que j’écris pour découvrir si ça a du sens dans ton coeur à toi. J’ai seulement mon expérience avec mes deux garçons où je souhaitais plus que tout qu’ils se sentent aimés inconditionnellement pour favoriser le moins d’obstacles mentaux possible à la réalisation de leur potentiel et à la création de la vie qu’ils ont envie de vivre.

Comme une fleur

Ce qui retient mon attention: « Angélie est une jeune fille très expressive, toujours prête à rencontrer des gens, dialogue énormément, aime rire, jouer. » Ces mots: aime rire et aime jouer sont l’expression de sa flamme intérieure, son âme. Quand un enfant ne rit plus et ne joue plus, sa flamme brille peu, son âme est brisée. Ces mots que tu utilises pour décrire ta fille sont pour moi très encourageants. Cette flamme est comme un guide intérieur qui nous permet tous de nous épanouir. En s’épanouissant, naturellement on développe notre confiance en soi, on solidifie notre estime de soi et de l’extérieur, on peut être perçu comme est une personne motivée.

Cette flamme en nous peut s’exprimer avec douceur et aussi avec force (colère et violence) quand on se sent attaquer, quand on sent qu’on veut nous soumettre et nous éteindre. Je me demande, est-ce que c’est ce que ressent Angélie? Comme tu l’écris, elle ne comprend pas les raisons derrière sa colère. De toute façon, ça serait injuste de s’attendre à ce qu’un enfant qui n’ait pas atteint le développement cérébral nécessaire à observer ses propres pensées en soit capable. Qu’elle ait la clarté d’esprit qui fait défaut à beaucoup d’adultes.

Mon rôle, en tant que parent, est de laisser s’exprimer la flamme intérieure (et leurs émotions) de mes enfants sans jugement et de m’enlever de leur chemin en diminuant le plus possible les moments où j’ai envie de les contrôler parce que je ressens mes peurs se pointer le bout du nez.

Laisser mes enfants libres d’être qui ils sont sans les juger, mais plutôt en les accueillant est, ce qui a selon moi, fait en sorte de leur permettre de s’épanouir en favorisant leur motivation et leur confiance en soi.

Quand on sème une graine pour faire pousser des fleurs, on ne tire pas sur la tige pour qu’elle pousse au rythme qui nous convient. On l’arrose et la dépose dans un milieu favorisant sa floraison.

Avec un enfant, c’est la même chose. On n’a pas besoin de le pousser ou de le tirer pour qu’il réponde à nos besoins. On l’aime et on favorise son épanouissement en lui offrant notre support et notre amour inconditionnel.

Motivation

Tu as déjà l’air d’être une personne qui remet en question ses perceptions, ne tenant pas pour acquis ce que tu comprends d’une situation comme ce qui est réellement vécu par ta fille. C’est aussi ce que je fais et je dirais que c’est même vital pour favoriser une relation sécurisante avec nos enfants.

Est-ce que ta perception de son manque de motivation est réellement ce qu’elle vit ou est-ce le reflet d’autre chose? Sous la perception qu’elle n’est pas motivée, j’irais fouiller pour découvrir quelles peurs s’y cachent. Pour moi c’était la peur qu’ils n’apprennent pas à faire des efforts et donc, ne soient pas capables d’en faire une fois adultes.

J’ai choisi de ne pas forcer mes garçons à faire des efforts et j’en parle plus ici=> Ne pas montrer aux enfants à faire des efforts

Une chose semble être claire, elle n’a pas assez le goût de manger du granola pour en faire en ce moment. Qu’est-ce qui fait en sorte qu’elle « manque de motivation »? Est-ce que l’état de son moral lui crée un obstacle à investir son temps et son énergie dans cette activité? Est-ce que ton implication dans l’élan qu’elle a de vouloir manger du granola est suffisant pour lui enlever le gout d’en faire parce que ça lui met de la pression?

Au fil de notre aventure unschooling et de mon parcours personnel, j’ai compris que les intérêts qui comptent vraiment pour leurs développements reviennent souvent après une période d’inactivité. Les apprentissages ne sont pas une ligne droite et constante comme à l’école. Comme pour la soif, on répond à notre curiosité d’en savoir plus et d’expérimenter et on arrête quand on n’a plus soif. Jusqu’à ce qu’on ait soif à nouveau. Si la curiosité ou l’élan d’en savoir plus ne revient pas, c’est que ce n’est pas important pour nous et que ce n’est pas aligné avec l’épanouissement de qui on est.

La motivation ne se force pas, mais s’exprime quand on a assez d’intérêt pour y accorder notre attention et notre énergie. Avoir une mauvaise opinion de soi et manquer de confiance en soi sont des obstacles dans la poursuite de nos intérêts. On a besoin de se sentir en sécurité pour voler de nos propres ailes.

Le nid d’oiseau est la sécurité émotionnelle et l’estime de soi dont on a besoin pour sortir de notre zone de confort et expérimenter quelque chose de nouveau. Ce qui fait en sorte que l’on construit notre confiance en soi. Favoriser la sécurité émotionnelle des enfants leur offre l’opportunité de se sentir important et se sentir aimé sans condition et donc d’avoir une bonne estime de soi.

Je parle de sécurité émotionnelle, d’engagement et de sagesse intérieure dans la vidéos que j’ai créer pour le Sommet sur l’apprentissage en famille.

Favoriser la confiance en soi de mon enfant

La réponse est simple, mais complexe parce que c’est trop souvent quelque chose qu’on n’a pas vécu en tant qu’enfant, favoriser une relation de confiance.

Avoir confiance en eux

Le mot “confiance” est super important. On veut que nos enfants aient confiance en eux, mais on leur envoie le message à travers le contrôle qu’on exerce sur eux, que nous, on n’a pas confiance en eux et en leurs habiletés.

Par exemple, on ne dirait pas à un enfant qui commence à essayer de marcher: « Tu dois te pratiquer au moins 30 minutes pas jour. ». Ça ne fait pas de sens, et ça envoie le message qu’il n’a pas les habiletés nécessaires pour acquérir cette habileté de façon naturelle et spontanée. C’est la même chose pour le reste! Quand on met des limites, qu’on force des activités ou qu’on fait à leur place sans qu’ils nous le demandent, ça envoie le message qu’on n’a pas confiance en eux.

Ça veut aussi dire de ne pas remettre en question les propos de nos enfants en les traitant de menteurs ou de manipulateurs. Je sais que parfois ce qu’ils nous disent est tiré par les cheveux. De notre point de vue limité, ils ne peuvent que mentir ou ne pas avoir de bonnes intentions. On oublie d’essayer de se mettre à leur place et de se souvenir de notre propre enfance. Cette période de la vie où la réalité des adultes n’est pas la nôtre et où notre monde imaginaire (et créatif) est notre réalité à nous.

Se rappeler aussi que les enfants nous mentent parce qu’ils veulent éviter de souffrir (punitions) et qu’ils n’ont pas confiance en nous.

À lire aussi: La confiance est une priorité dans mes relations avec mes garçons

Confiance en nous les parents

La confiance, comme le respect, c’est dans les deux sens. Les enfants ont besoin de savoir que leurs parents ont confiance en eux et ils ont aussi besoin d’avoir confiance en leur parent pour bâtir leur confiance en eux. Pour moi ça veut dire, que les enfants sachent dans leur for intérieur que leurs parents sont des personnes sécures pour eux tant au niveau physique, qu’émotionnelle.

Je ne peux pas être sécure pour mon enfant quand je le fais souffrir avec les punitions et les moyens de le manipuler contre son gré.
Je ne suis pas sécure émotionnellement pour mon enfant quand je ne prends pas en considération avec compassion son point de vue, son vécu et ses émotions.
Je ne suis pas sécure pour mon enfant quand je ne réponds pas à ses besoins physiques et émotionnels.

Vidéos
Les punitions 1ère partie
Les punitions 2ième partie
Lire à propos de l’autorité: Unschooling: nos vrais motivations - l’autorité

Estime de soi

Une bonne estime de soi c’est savoir qu’on est important et qu’on est aimé comme on est. Quand il y a des conditions à l’obtention de l’approbation et de l’amour de nos parents, on ne se sent pas aimé comme on est. C’est un amour conditionnel. Toute notre vie on va chercher à « être » mieux parce qu’on ne se sent pas assez. Toute notre vie on va chercher à s’améliorer, pas parce qu’on désire atteindre un objectif personnel, mais plutôt parce qu’on veut sentir qu’on est aimable.

Une bonne estime de soi favorise l’épanouissement de la confiance en soi. Si je sais et je ressens que j’ai une valeur (important et aimable), je vais avoir la solidité intérieure pour sortir de ma zone de confort et construire ma confiance en moi petit à petit. Pas parce que je « dois » avoir plus confiance en moi, mais plutôt parce que naturellement je suis mes intérêts et que ça me demande de faire des choses avec lesquels je manque d’expérience.

Quand tu écris: « En tout cas, selon mon regard de maman. », je comprends que tu as le recul nécessaire pour observer tes propres pensées, croyances et les analyser. Est-ce que ce que je comprends est vraiment ce que ma fille vit? Remettre en question nos perceptions est essentiel pour ne pas imposer nos peurs et nos inquiétudes à nos enfants et favoriser une relation basée sur le respect et la confiance.

Le chemin vers la bienveillance et l’amour inconditionnel

Je sais que ce chemin pour offrir à nos enfants une relation sécure demande du temps et de l’énergie. Je sais que cette relation en particulier fait ressortir nos plus grandes peurs et nos plus grandes angoisses.

Prendre le temps nécessaire pour remettre en question mes peurs et les croyances que j’ai sur les enfants et surtout ne pas faire tout en même temps est ce que je fais concrètement pour changer ma façon de penser. Changer ma façon de penser me permet de ne pas être un obstacle entre moi et mon enfant.

Je fais de la recherche, de la lecture et je consulte des personnes avec des valeurs semblables aux miennes, mais je ne prends pas de décision ou tire des conclusions trop vite. Je vais prendre une pause et mettre de côté ce dossier pour y revenir plus tard avec des yeux neufs qui vont me permettre d’être guidé par mon coeur, par l’amour que j’ai pour mes enfants, plutôt que mes peurs et mes inquiétudes.

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Violence, colère et opposition

Ce que je comprends de la violence, de la colère et de l’opposition est qu’elles sont l’extériorisation de la violence vécue à l’intérieur de soi. Cette violence est du stress émotionnellement et de la souffrance qui tente de se libérer.

En tant que parent, je ne veux pas que mes enfants soit soumis et docile. Je veux qu’ils soient conscients de la violence émotionnelle ou physique qu’ils vivent pour avoir la possibilité de faire des choix qui vont les éloigner de cette souffrance. Que ce soit la violence vécue dans un emploi où il y a de l’abus émotionnelle ou dans une relation personnelle. Je les accompagne pour que naturellement ils apprennent à exprimer cette violence d’une façon appropriée. Je ne veux pas que mes enfants soient soumis et reste dans une relation ou dans une situation où ils souffrent. Je veux qu’ils sentent qu’ils ont du pouvoir sur leur vie soit en quittant une situation ou en transformant leur propre perception qui peut être la source de leur souffrance.

J’ai personnellement choisi de ne pas utiliser l’autorité dans mes relations avec mes garçons parce que je sais personnellement que les punitions et les moyens de contrôle peuvent faire beaucoup souffrir. Ça crée une déconnexion dans la relation, l’enfant n’a pas confiance en nous vu qu’on est une personne qui le fait souffrir.

Quand on n’essaie pas de contrôler les enfants, qu’on essaient pas de leur faire faire quelque chose qui va à l’encontre de qui ils sont, ils n’ont pas besoin de s’opposer.

Continuer le unschooling?

Deux ans n’est pas beaucoup de temps pour se refaire une santé mentale après ce qu’elle a vécu et explorer différentes alternatives d’apprentissage en famille. Surtout quand il s’agit du unschooling où l’enfant ne vit pas de restrictions et d’autorité. Temporairement, il peut agir d’une façon non naturelle parce qu’il n’a pas encore confiance que le parent ne va pas changer d’avis et recommencer à utiliser les punitions, les restrictions et les obligations.

Tu le dis si bien toi-même, « Mais aucune n'a fonctionné, probablement par mon manque de confiance en moi et en mon enfant. »

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Difficile au niveau de l’alimentation

J’ai moi aussi un enfant qui est « difficile » au niveau de l’alimentation. L’alimentation a été un des dossiers qui m’a demandé le plus de travail sur moi-même et de recherche. J’ai lu des livres qui m’ont permis de comprendre comment favoriser des comportements sains alimentaires et ça ne veut pas dire, manger sainement, mais plutôt manger en suivant nos signaux intérieurs. J’ai compris de ne pas m’imposer dans la relation qu’ils ont avec la nourriture, mais de plutôt favoriser une diversité d’expériences respectueuses.

Comme j’aime une très grande variété de nourriture, c’était difficile pour moi de comprendre que mon fils n’aimait pas certaines combinaisons. Malgré tout, j’ai choisis de le respecter et ne pas le forcer et l’obliger. Grâce à une maman faisait le unschooling, j’ai découvert dernièrement le Processing Sensory Disorder. À ma grande surprise, c’est exactement ce qu’a mon fils. Ce n’est pas juste une question de résistance aux nouveaux aliments et aux textures, c’est dans son cerveau! Bref, choisir de le respecter et de l’accompagner dans sa relation avec la nourriture a fait en sorte de favoriser une bonne relation entre nous et de ne pas compliquer sa relation déjà complexe avec la nourriture.

La fuite, les écrans et les livres

Mon expérience personnelle est que je me réfugie dans les écrans quand j’ai besoin de me distancer de ce que je vis pour faire baisser le stress. On développe des moyens de répondre à nos besoins et souvent on n’est même pas conscient, en tant qu’adulte, à ce qui nous pousse à agir de la sort, alors imagine pour les enfants!

Plus je vis du stress et de l’anxiété, plus j’ai besoin d’écouter la télévision. Et quand je me sens bien, j’ai envie de faire des activités et des projets.

Le genre de questions que je me pose dans ces situations pour choisir d’offrir une relation bienveillante à travers la compréhension et la compassion: qu’est-ce qui fait en sorte que mon enfant a besoin de répondre à son besoin à travers la lecture et les écrans? Est-ce que l’agressivité après l’écran en est réellement le résultat ou est-ce plutôt le résultat de son état mental qui l’a poussé en premier à se réfugier dans un cocon de réconfort? Comment, en tant que parent, est-ce que je peux l’aider à vivre moins de stress et plus de réconfort? Est-ce vraiment « mal » les écrans et les livres? Qu’est-ce que je pourrais aller lire sur ce sujet écrit par des personnes bienveillantes?

C’est vraiment tout un dossier de faire du sens de nos propres émotions. Accompagner nos enfants pour qu’ils fassent du sens de leurs émotions est aussi un défi. De quoi a-t-elle besoin et comment est-ce que je peux répondre à son besoin ou l’aider à répondre elle-même à son besoin? A-t-elle besoin d’une période d’écoute sans jugement (de ses émotions et de ses mots) après les moments d’écrans?

Je ne connais pas la réponse, la seule chose que j’ai est mon expérience. La colère de mon fils quand je mettais des limites venait des limites que je lui imposais. Pendant son moment d’écran, il sentait tellement de pression pour se dépêcher de jouer que ça teintait négativement son expérience et lui créait des frustrations. Ce qui se manifestait comme de la colère et de l’opposition. J’ai choisi de le laisser libre et de faire confiance en suivant mon coeur plutôt que mes peurs.

À voir: Benjamin parle de cette expérience à la minute 11:30 de cette vidéo => https://youtu.be/_Yh2GRwmm5A

Confuse

Tu dis être confuse et pour avoir été souvent confuse, je me suis rendu compte que j’étais en partie déconnectée de mon intuition, de cette sagesse dans mon coeur. Parce que les circonstances me stressaient et me faisaient sentir overwhelmed. Parce que le sujet de ma confusion est près de mon coeur, mes enfants.

Première chose que je fais pour vivre plus de clarté, je prends du temps pour faire baisser mon stress à la place de réagir vite, de dire et faire quelque chose qui pourrait ne pas être aligné avec mes intentions bienveillantes.

À lire: Qu’est-ce que la bienveillance?

Puis, je prends la responsabilité de mes émotions et de mes peurs en faisant le travail nécessaire pour ne pas faire porter à mon enfant la responsabilité de me rassurer en exhibant les comportements qui vont me rassurer.

Pour enfin, regarder avec mon coeur. J’ai réalisé au fil du temps que les réponses que je cherchais étaient depuis le début en moi, dans mon coeur à travers l’amour que j’ai pour mes enfants. Je prenais de longs détours pour me rassurer de faire le « bon » choix, mais c’était mes peurs que je devais mieux comprendre pour avoir la confiance nécessaire de choisir la confiance dans la relation avec mes enfants.

Je lis dans ce que tu écris, cette sagesse qui est déjà en toi: « ...parfait pour notre enfant qui aime être libre et qui déteste l'autorité. » Et ici aussi: « Une éducation autoritaire et rigide était loin dans mon esprit quand je pensais à ma petite famille d'école maison. » .

En terminant, le meilleur des conseils que j’ai pour toi, fait taire le mental et écoute ton coeur.

Julie xo

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