J'ai arrêté de manger mes émotions

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Je ne saurais dire exactement quand s’est fait la connexion entre nourriture et réconfort, mais je me souviens du réconfort que je ressentais le soir venu en mangeant ma toast au beurre de peanut et cassonade.

Quand j’étais jeune, on avait la permission de manger un bol de céréales ou des toasts en soirée. Cette collation nocturne nous permettait de ne pas aller se coucher le ventre vide. Mes parents ne nous donnaient pas la possibilité de manger autre chose si on n’aimait pas ce qui était servi aux repas.

La connexion entre un moment calme, le contraire de l’ambiance régnant quotidiennement pendant les soupers familiaux et le réconfort de la nourriture s’est ancrée de plus en plus en moi. Ce moment de réconfort est devenu avec le temps une habitude quotidienne. 

Une fois adulte, aussitôt mes enfants endormies pour la nuit, je nous préparais du café que j’accompagnais d’une collation et certain soir, de deux collations ou plus.

Manger mes émotions

Les premières bouchées de chocolat me faisaient du bien, m’offraient réellement le réconfort dont j’avais besoin. Je continuais de le manger en espérant retrouver la douce sensation des premières bouchées, mais en vain. 

Je me retrouvais souvent debout devant le frigo et le garde-manger après une journée intense en émotions à la recherche de réconfort. Encore plus après une chicane avec mon amoureux. Je mangeais un sandwich, des chips en plus du chocolat déjà dans mon estomac.

Je n’avais pas faim physiquement, mais après chaque collation, j’avais encore faim émotionnellement. Mon besoin de réconfort étant plus grand que le peu de réconfort offert par la soupe thaï ramené gentiment par mon chum qui se sentait coupable.

J’avais souvent mal au ventre en plus de me sentir tellement coupable!

Je comprends maintenant que la nourriture était ma seule source de réconfort. Ayant ressenti trop rarement de réconfort de la part de mes parents, j’avais en moi un puit sans fond, une faim vorace de douceurs et d’amour. Ceux mêmes qui m’ont manqué dans mon enfance.

J’étais continuellement en quête de nouvelles recettes et de nouveaux aliments réconfortants dans l’espoir de combler mon besoin de douceurs émotionnelles. Ce qui m’a permis de développer mes habiletés culinaires. Chaque souper entre amis était l’occasion de partager mes découvertes et de tenter de préparer l’ultime plat réconfort.

J’aimerais tellement avoir les mots qui pourraient faire ressentir exactement ce que je vivais. Ce mélange de honte, de dégout et la sensation de n’avoir aucun pouvoir sur ma vie. La sensation d’être dans un puit très profond dont je n’arrivais pas à en sortir. Ce n’est pas faute d’avoir essayé, à répétition. Si c’était si simple d’arrêter de manger mes émotions, ça fait longtemps que j’aurais arrêté. C’était plus fort que ma volonté parce que c’était ancré profondément en moi au niveau émotif et cérébral.

Je désirais une solution permanente et pour ça je savais que je devais guérir les blessures de mon enfance, celles qui avaient gravé en moi de fausses croyances malheureusement des vérités pour mon subconscient.

Enfin le EFT

Quand j’ai découvert le EFT (emotional freedom technique, aussi appelé tapping) et que j’ai compris le potentiel qu’avait cette technique de changer les croyances que je portais en moi, je n’ai pas hésité.

OK, pour être honnête, ça, c’est après avoir rejeté cette technique bizarre la première fois que j’ai vu une vidéo.

Je pouvais commencer à faire du EFT tout de suite. Je n’avais pas besoin de consulter un spécialiste* pour avoir un impact sur mon besoin de manger mes émotions et ça me plaisait beaucoup. Pas d’argent à dépenser, pas de rendez-vous à prendre, juste quelques minutes assis dans mon divan après souper.

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Au départ je me suis trouvé un script de tapping (plus sur ce sujet plus loin) et je l’ai lu quelques fois au moment où j’avais envie d’ouvrir mon garde-manger à la recherche de chocolat.

Dans la vidéo à la fin de cet article, je montre un exemple de ce que j’ai fait et qu’on peut faire en même temps que moi.

J’ai aussi essayé de faire du tapping sans script au moment où j’avais besoin de réconfort. Le script est le moyen pour ressentir les émotions tout en allant diminuer leur intensité avec le tapping. Quand, on ressent déjà les émotions en soi, on n’a pas nécessairement besoin de mots.

Rapidement j’ai eu du succès, mais je devais faire du tapping tous les soirs pour continuer de ne pas manger mes émotions. Et il y avait des soirs où j’avais quand même envie de manger du chocolat. Et c’est ce que je faisais. J’avais choisi de me donner la permission de manger mes émotions quand le EFT n’était pas assez. Je savais que ça serait bénéfique pour une plus grande liberté émotionnelle. Ce qui est en soi un changement positif dans la façon dont je me percevais.

Pendant que je faisais du tapping, remontaient en moi des souvenirs douloureux et des phrases qui me causaient de la souffrance. Le EFT faisait monter à la surface un bagage émotionnel et après avoir fait baisser l’intensité émotive de ce bagage, tout en continuant de faire du tapping, je notais chaque croyance et chaque souvenir pour m’en servir plus tard (plus sur ce sujet dans un autre article).

Des résultats

Avec le EFT ou toute autre démarche, on sait qu’on a des résultats qui vont durer dans le temps quand nos comportements changent.

Mon besoin de manger le soir a diminué et les soirs où une seule collation ne me suffisait pas à combler mon besoin de réconfort se sont espacés.

J’ai aussi remarqué que mes gouts se sont raffinés, j’ai commencé à être plus sélective. J’ai toujours aimé le chocolat au lait et n’importe quel chocolat au lait faisait mon affaire. Avec le tapping, j’ai commencé à choisir mes chocolats et mes plats préférés. En prenant le temps de gouter réellement aux aliments, j’ai découvert qu’il y en a plusieurs qui ne goutent pas comme je pensais qu’ils goutaient. Moi aussi j’ai trouvé ça bizarre. Assise à la table de cuisine avec certains aliments devant moi, j’ai pris le temps de les savourer pour en éliminer certains et conserver ceux me donnant une réelle satisfaction. Je me disais que tant qu’à manger mes émotions, je devais avoir envie de savourer lentement chaque bouché tellement c’était délicieux.

Aujourd’hui, l’armoire où je conservais les trucs que je planifiais manger pour m’offrir un peu de réconfort est vide. Ne pas avoir mon chocolat préféré sous la main me laisse totalement indifférente. Je n’ai plus besoin d’avoir une réserve de douceurs pour me sentir en sécurité. Ce qui n’était pas possible avant.

Un exemple d’évolution

Quand on travaille pour arrêter de manger nos émotions, il faut être attentive aux petits changements de comportements. Ces changements sont les résultats de l’efficacité du travail qu’on fait.

On a tous entendu le conseil de déposer notre fourchette entre chaque bouchée pour ne pas manger plus que notre faim. C’est bon pour la faim physique, mais ça ne prend pas en compte la faim émotionnelle. Avant de faire du EFT, je devais consciemment déposer ma fourchette et je l’oubliais la plupart du temps. Aussitôt assise devant mon assiette, c’était une bouchée après l’autre. Et pas question de déposer mon chocolat!

Maintenant, sans faire d’effort, sans même y penser, je dépose ma fourchette. Je ressens le besoin de ralentir et de respirer pour ne pas me sentir trop pleine et éviter d’avoir mal au ventre. Cette pause me permet de sentir si j’ai encore faim et tout ça inconsciemment.

C’est un bel exemple de changement de comportement, un petit détail, mais qui est tellement différent de ce que je vivais avant. Avant je me forçais pour déposer ma fourchette, maintenant c’est un réflexe qui s’est placé dans ma vie parce que je me suis débarrassée d’une certaine intensité émotionnelle qui soutenait mon habitude et mon besoin de manger mes émotions.

Là où j’en suis rendu

J’aimerais vous dire que tout est rose sous le soleil maintenant que je mange rarement mes émotions, mais ça serait mentir. 

Avec mon besoin de manger mes émotions est partie mon envie de cuisiner. Mon amie Valérie pourrait vous dire à quel point cuisiner de la bonne bouffe et moi, on faisait qu’un. J’étais tout le temps à essayer de nouvelles recettes ayant la possibilité de me réconforter encore plus que la précédente. Toutes les occasions étaient bonnes pour cuisiner quelque chose de réconfortant.

Avant j’avais hâte d’aller dans un café avec mon amie pour manger un truc sucré et maintenant, j’ai hâte seulement parce que j’ai envie de passer du temps avec cette personne.

Je n’aime plus cuisiner sauf quand j’en ai envie et c’est très rare. Je peine à trouver quoi cuisiner pour le souper et je me force parce que je suis la personne responsable des repas (aussi parce que c’est compliqué avec mes intolérances alimentaires aka gros casse-tête).

Les rares fois où j’ai envie de cuisiner, je ne ressens plus le désespoir de la recherche sans fin de satisfaction et de réconfort.

Plus de bienveillance

Des fois, je dérape. J’accepte ces occasions où je prends conscience d’avoir envie de manger mes émotions. J’ai alors la sensation de retourner un vieil ami que je n’ai pas vu depuis longtemps. Des fois j’ai le réflexe de faire du tapping et d’autres fois non. Je choisis de manger mes émotions de façon consciente. Même si je dérape et que je mange mes émotions, je choisis de m’aimer en étant douce envers moi-même plutôt que de me punir avec de la culpabilité.

Dans la vidéo suivante, je partage un exemple de script de tapping que je faisais typiquement au début de mon cheminement pour diminuer de manger mes émotions. J’inclus le script de ce tapping plus bas sur cette page.

Bonne libération émotionnelle!

Julie xo

P.s: merci de partager et de m’écrire un petit commentaire 💖

👉🏼Le script est en dessous de la vidéo.

À voir aussi: EFT les points

SCRIPT de EFT

Premier tour

Point karaté

Même si j’ai envie de manger ce chocolat, je m’aime et je m’accepte totalement.

Même si je sais que je vais me sentir coupable de manger ce chocolat, je m’aime et je m’accepte totalement.

Même si j’ai tellement le goût de manger ce chocolat, je m’aime et je m’accepte totalement.

Sourcil

J’ai tellement envie de manger du chocolat...

Côté oeil

C’est tellement bon du chocolat...

Sous oeil

Je veux du chocolat!

Sous nez

J’en ai jamais assez...

Menton

Ça goûte tellement bon...

Clavicule

Pourquoi j’ai toujours le goût de manger du chocolat?

Sous bras

Parce que j’ai envie de me faire du bien...

Tête

Même si je n’ai pas faim j’ai le goût de manger du chocolat...

Sourcil

Quand je suis fatiguée de ma journée...

Côté oeil

J’ai besoin de manger du chocolat pour relaxer...

Sous oeil

Je sais que je ne serai pas satisfaite après avoir manger du chocolat...

Sous nez

Et que je vais probablement avoir envie de manger autre chose....

Menton

Je me sens coupable de ne pas être capable de me contrôler...

Clavicule

Je vais probablement avoir mal au ventre après...

Sous bras

Et je vais me sentir coupable...

Tête

Mais j’ai tellement envie de manger du chocolat...


Deuxième tour


Point karaté

Même si j’ai encore envie de manger du chocolat, je m’aime et je m’accepte totalement.

Même si je vais me sentir coupable de manger du chocolat, je m’aime et je m’accepte totalement.

Même si je n’ai aucun contrôle sur mon envie de manger du chocolat, je m’aime et je m’accepte totalement.

Sourcil

J’ai encore envie de manger du chocolat...

Côté oeil

Un peu moins que tantôt...

Sous oeil

Mais j’ai encore envie d’en manger...

Sous nez

J’ai besoin de relaxer...

Menton

Le chocolat me fait du bien...

Clavicule

J’aimerais arrêter de manger mes émotions...

Sous bras

J’aimerais ne plus avoir besoin de chocolat pour relaxer...

Tête

Je ne pense pas que c’est possible...

Sourcil

Et si c’était possible?

Côté oeil

Probablement pas pour moi...

Sous oeil

Manger du chocolat me fait du bien depuis tellement longtemps...

Sous nez

C’est vrai que j’ai moins le goût de manger du chocolat que tantôt...

Menton

Hum...peut-être que c’est possible...

Clavicule

Avoir besoin de chocolat moins souvent...

Sous bras

En moins grande quantité...

Tête

Je sens que c’est peut-être possible...



*Mise en garde

Même si l’EFT produit des résultats remarquables, il est toujours au stade expérimental. Ainsi, les praticiens et le public doivent assumer leur entière responsabilité lors de l’utilisation de cette technique.

Même si j’ai une formation de coaching en EFT, je ne pratique plus professionnellement. Je ne fais que partager mon expérience et je vous encourage à consulter un professionnel.

L'EFT ou "Techniques de libération émotionnelle" n'a pas pour objectif de diagnostiquer ou de traiter des maladies physiques ou mentales quelles qu'elles soient. L'EFT ne peut en aucun cas se substituer à des soins médicaux ou psychiatriques. Ce site ne préconise pas l'interruption de la prise de médicaments prescrits par votre médecin ou des soins médicaux ou psychologiques. Toutes les personnes responsables de la mise en ligne d'information sur ce site ne garantissent pas le succès de cet outil thérapeutique sur chacune des personnes s'essayant à l'EFT. Nous recommandons, en cas de doute, de consulter leur médecin.

Mal utilisé, cet outil peut même réveiller des traumas, et déstabiliser certaines personnes fragiles.