Ranger la maison avec intention
En grandissant j’ai été témoin d’une seule “bonne” façon d’entretenir la maison, vite et bien. Ma mère, avec ses mouvements rapides, avait plutôt l’air de faire une course que le ménage. Gros plan sur ma mère essuyant la sueur sur son front pendant qu’elle passe la balayeuse.
Il y a dans le fait de se presser pour accomplir plus de choses en moins de temps, une pression qui me semble être motivée par une recherche de valorisation par l’efficacité. On est comme des poules pas de tête courant aveuglément d’une tâche à l’autre (sur notre liste sans fin). Ce rythme effréné devient avec le temps une constante qui je crois nous empêche de vivre le moment présent. Mon choix de ralentir est ce qui me permet de vivre le moment présent et avoir un sens à ma vie. Avant d’écouter la nouvelle série Tidying with Marie Kondo sur Netflix, je n’avais pas réussi à vivre l’entretien de ma maison alignée avec mon intention de lenteur et mon besoin de sens.
Se présenter
À chaque nouvelle maison qu’elle visite pour aider ses occupants à désencombrer, Marie Kondo s’assoit à genoux sur le plancher et prend un moment en silence pour se présenter à la maison. Elle communique à la maison ses intentions pour elle. Elle invite souvent les propriétaires à faire de même avec en plus l’intention de remercier la maison pour ce qu’elle fait pour eux. Tout à coup, j’ai eu un nouveau regard sur cette maison qu’on habite depuis presque onze ans. J’ai senti qu’en communiquant à la maison ma reconnaissante j’entrais en relation avec elle, que j’établissais une connexion empreinte de sens. Première surprise, le résultat a été que je voyais l’abondance qui m’entoure plutôt que le manque. Je ne sentais plus de le besoin d’avoir une maison différente, mon coeur est empli de joie de vivre dans celle-ci.
Konmari Method
Dans le premier épisode, Marie Kondo montre comment choisir les vêtements qu’on conserve, comment les plier et les ranger. Lorsqu’on tient un morceau de vêtements dans nos mains, il doit nous donner de la joie (spark joy) pour décider de le conserver. J’en ai plié du linge dans ma vie, mais jamais comme ça. Elle semblait caresser le t-shirt tout au long du processus de le plier en un rectangle parfait. Ses gestes étaient lents et portaient l’intention de remercier chaque morceau de vêtement. C’est tellement loin de ce que j’ai connu toute ma vie. Les tâches chez nous étaient pas justes vite, mais lourdes et désagréables. Ce que j’ai compris très tôt en étant témoin des plaintes régulières de ma mère concernant les tâches ménagères.
À deux
Un aspect qui a retenu mon attention est celui de faire du désencombrement en couple. J’ai adoré entendre les couples s’exprimer sur leurs expériences. On voyait une transformation dans leurs perceptions et je dirais même qu’ils semblait avoir créé au fil du désencombrement, un nid pour leur famille et leur couple.
Deuxième surprise, cette série est géniale pour me motiver à faire du désencombrement dans le plaisir. Moi et Léo avons déjà commencé à plier et ranger les vêtements dans quelques-uns de nos tiroirs. Chaque matin j’ouvre mon tiroir et je souris en regardant mes vêtements tous bien cordés.
Je me doutais qu’il y avait d’autres façons de vivre les tâches ménagères, mais je n’avais jamais auparavant compris par où passaient les gens pour remplacer la lourdeur par de la légèreté. Plaisir et tâches ménagères étaient pour moi incompatible, jusqu’à ce que j’écoute Tidying with Marie Kondo. J’ai enfin compris que l’intention de gratitude change la façon de vivre l’entretien de la maison. Cette façon de faire est tout à fait alignée avec ma décision de m’éloigner de la performance et de me rapprocher d’une vie que j’ai envie de vivre parce qu’elle me comble de bonheur
Déjà dans mon enfance je savais intuitivement que la violence faite aux enfants et pas seulement celle qui laisse des traces sur le corps avait un impact négatif, et ce tout au long de la vie. Cette violence, acceptable pour une grande partie de la population, que j’ai vécue dans mon enfance a fait en sorte que j’avais une très faible estime de moi-même, que j’avais tendance à broyer des idées noires et que j’avais des croyances sur moi-même, sur mes capacités, sur ma valeur et tout, tout, tout, très négatives. J’étais loin de me douter qu’un jour la science allait prouver ce qu’intuitivement j’avais compris depuis longtemps.